
Le 20 mai, jour de la fête de l’unité au Cameroun, a pris une tournure controversée. Le journaliste Aimé Robert Bihana a suscité une vive réaction en faisant un commentaire qui n’a pas contribué à l’unité nationale, divisant ainsi les Camerounais de divers bords.
Un jeune confrère, Teddy Smith, n’a pas tardé à réagir et a vivement critiqué le comportement de l’aîné Aimé Robert Bihana, Rédacteur en chef à la CRTV, l’Office de Radio et Télévision nationale.
Voici le commentaire en question d’Aimé Robert Bihana lors du défilé au boulevard du 20 mai à Yaoundé:

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Ainsi que la réaction de Teddy Smith

Teddy Smith
Monsieur le conseiller et rédacteur en chef,
Permettez-moi d’exprimer mon profond désarroi à la suite de votre intervention ce 20 mai, jour ô combien symbolique pour notre pays. Alors que nous célébrons l’unité nationale, vous avez choisi de détourner cet instant de communion pour faire ce qui ressemblait davantage à un discours politique qu’à une présentation journalistique objective. Arrêtons-nous un instant. Si vous souhaitez faire carrière en politique, libre à vous de vous engager sur cette voie. Mais instrumentaliser un plateau d’information, censé être un espace d’analyse équilibrée et de respect du public, pour y exposer des opinions personnelles teintées d’idéologie, est une insulte faite aux téléspectateurs, à vos collègues et à la profession tout entière. Vous êtes conseiller, rédacteur en chef et formateur d’une nouvelle génération de journalistes. Dès lors, permettez-nous de poser une question simple mais fondamentale : qu’enseignez-vous à vos étudiants au quotidien ? Quelle conception du journalisme leur transmettez-vous si, en un jour aussi solennel, vous mêlez allégeance politique et travail d’information dans un même souffle ? Je ne suis peut-être pas journaliste en activité, je ne partage peut-être pas votre “background”, comme vous pourriez le dire, mais j’ai suffisamment de discernement pour reconnaître une entorse grave à l’éthique professionnelle quand j’en vois une. Ce que vous avez fait ce 20 mai, c’est travestir l’essence même du journalisme. Monsieur Aimé Robert Bihina Abanda, ce n’était ni le lieu, ni le moment.
Réaction d’une consœur dans la même veine:
“Teddy, tu sais ce qui est encore plus grave que la bourde de ce matin ? C’est qu’on ne peut même plus parler de bourde, mais d’un symptôme généralisé d’un journalisme totalement phagocyté par l’allégeance.
Ce que ARB a fait à la place du 20 mai n’est pas une erreur : c’est la preuve que pour certains, la frontière entre journalisme et militantisme aveugle a été volontairement effacée.
Et tu as raison : le journalisme alimentaire, c’est quand l’éthique devient une option, la dignité un luxe, et la déontologie un vieux souvenir.
Comment oublier qu’Amougou Belinga, et le système qu’il sert aujourd’hui avec tout son tube digestif de l’œsophage au côlon avait été capable de jeter sa propre épouse en prison ?
Ce n’est pas une métaphore : c’est un fait.
Et ce n’est ni lui, ni ses affidés, mais l’indignation populaire et la pression de la société civile qui ont arraché sa femme des griffes de l’injustice.
Alors oui, un journaliste captif de la soupe ne changera pas. Et tant qu’il confondra microphone et mégaphone du pouvoir, il restera un danger pour la profession.
Mais certains heureusement on encore une voix. Et il faut continuer à la faire entendre.” Valerie Edithe Nguekam
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