
Ce lundi 02 juin 2025, le procès de Me Alice Angèle Nkom et de Mme Mawimilienne Ngo Maxi Mbe, respectivement présidente et directrice exécutive du REDHAC, a été renvoyé au 4 août 2025 en raison d’une procédure administrative non respectée.
Le président du tribunal a refusé d’ouvrir le débat, invoquant le fait que la citation à comparaître de Mme Ngo Maxi Mbe n’avait pas été notifiée au tribunal, malgré sa présence physique à l’audience.
Les avocats de la défense ont protesté, soulignant que leur cliente souhaitait être jugée pour connaître son sort.
Ce qui s’est passé au Tribunal de première instance à Douala Bonanjo, a suscité le commentaire ci-dessous du journaliste et juriste, Alex Gustave Azebaze.
Par Alex Gustave Azebaze

#Justice: au #Cameroun, un #procès à la #Kafka contre le #REDHAC et ses dirigeantes!
Me Alice Angèle Nkom , la doyenne des avocates en activité au Cameroun se présente au tribunal pour la deuxième fois sans que le dossier initié contre elle et la directrice du Reshac par le Minat depuis le 6 décembre 2024 ne soit prêt à être jugé!
Ce matin du lundi 2 juin 2025, au TPI de Douala Bonanjo, j’ai assisté à un débat curieux entre les avocats du Redhac et ses dirigeants et le président du tribunal.
Alors que l’affaire initiée par l’État qui reproche à la Co Pca du Redhac Me Alice Angèle Nkom le bris des scellés que cette dernière estimait avoir été apposés illégalement sur le siège de cette OSC, Mme Maximilienne Ngo Mbe a été aussi citée à comparaître. Quand bien même elle n’a jamais été là le jour de l’apposition des scellés ni des bris.
Maintenant voilà le président du tribunal qui, bien que les deux dirigeants aient fait le déplacement du palais de justice pour être jugés, déclare ne pouvoir juger Mme Ngo Mbe car la juridiction qu’il préside n’a jamais été notifiée de sa citation en tant accusée. Ou plus exactement comme prévenue.
Les avocats de la défense rappellent au président qu’étant présente, cette dernière souhaite être jugée pour connaitre son sort. Le président dit qu’il n’ouvrira jamais le dossier sans avoir été clairement saisi de l’acte par lequel le parquet du TPI la renvoie devant son tribunal. Et de conseiller les avocats de la défense de se rapprocher du représentant du parquet pour savoir ce qui se passe. Ce que les conseils font illico presto. Et que répond le magistrat assis sur le banc du ministère public? Que la citation à comparaître de la directrice exécutive du Redhac a été remise à l’huissier pour notification le 13 mai 2025. Soit depuis presque 3 semaines donc!!!

Maxi Ngo Mbe appelée et présente à la barre mais sans jamais avoir été citée!
Les avocats qui sentent du louche retournent vers le président du tribunal pour l’implorer d’ouvrir le dossier pour que le procès ait lieu. Non catégorique du président qui, en expliquant que juridiquement seule la citation à comparaître l’ informe des prévenus. Pas leur présence physique. Et qu’il renvoie au 4 août 2025. Soit dans deux mois et 2 jours, pour ces mêmes raisons qui, le 7 avril dernier avait déjà ouvert la voie à un long renvoi.
Je rappelle que si toutes les parties résident dans la même ville à Douala, les avocats de la défense quant à eux viennent de plusieurs villes du Cameroun. Par exemple, pour l’audience de ce 2 juin, Me Emmanuel Simh et Togue Michel venaient de Yaoundé. Lors de la précédente, c’est Me Akere qui, résidant à Yaoundé, avait raccourci un déplacement à Londres pour assister Me Alice Nkom, sa consœur et doyenne des avocates en exercice au Cameroun.
J’avoue que la difficulté à ouvrir les débats me semble mystérieuse. Pendant ce temps, le siège du Redhac scellé le 08 décembre 2024 pour un délai de 3 mois correspondant à la durée de la suspension décidée par le Minat Atanga Nji n’est toujours pas rouvert, plus de 6 mois après. Pis, pendant cette période, alors qu’il est sous le contrôle de la puissance publique qu’est l’administration étatique, il a été cambriolé. Autant dire que l’intégrité des installations et des dossiers n’est plus garanti. Kafka était-il finalement camerounais?

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