
Le 20 mai 2025, Maître Claude Assira, connu pour ses critiques envers le régime Biya, a été invité à la réception du Président de la République au Palais de l’Unité à l’occasion de la fête de l’Union nationale.
Le lendemain, il a partagé ses impressions sur l’événement dans une publication qui a suscité des réactions hostiles à son égard.
Deux mois plus tard, Maître Claude Assira s’est dit surpris et agacé par la persistance des attaques contre lui, qui se sont même intensifiées. Dans une nouvelle publication ce mercredi 2 juillet, il a exprimé son exaspération face aux critiques virulentes dont il est l’objet.
Les propos qu’il a tenus après la réception ont déclenché une vague de réactions négatives qui ne semblent pas vouloir s’éteindre.
ci-après la publication de Maitre Assira
“Vous êtes si habitués à fréquenter les affamés que vos esprits en deviennent confus.”

Par Claude Assira
QUAND ON N’A PLUS DE MOTS, IL NE VOUS RESTE QUE DES MAUX…
Quand je vois le niveau de bêtises de ce que je lis sur mon nom depuis le 20 Mai 2025, je suis partagé entre la tristesse, l’amusement et la révolte.
J’ai observé jusqu’à présent, sur les conseils de nombreux amis un silence total, espérant que mes censeurs, ces pourfendeurs et autres donneurs de leçons de loyauté finiraient par retrouver tout seuls la raison mais, j’observe que ça n’a pas l’air de calmer. Même les propos d’un Issa Tchiroma Bakary qui raconte des bobards sur Paul Biya depuis plus de 20 ans pendant que nous nous battons pour la Justice dans notre pays et qui ne vient que de retrouver sa lucidité est devenu la caution de ces nouveaux Ayatollahs pour me jeter l’anathème et affubler mon commentaire mi-sérieux mi-amusé d’une valeur que j’étais loin d’imaginer.
Tout d’abord, avant de discuter des questions de principe, soyons factuels et tenons-nous en à mon message.
Dire que la main d’un homme de 93 ans a une “certaine” vigueur ne vous interpelle même pas un peu. Certain ici est une façon de relativiser la vigueur. Certaine vigueur est différent de vigueur certaine. Il est normal qu’un un homme de cet âge ait les faiblesses de son âge, mais il a néanmoins une certaine vigueur. Vous auriez sans doute préféré que je dise ce qui vous aurait arrangé mais, au risque de me répéter, la main avait une “certaine” vigueur. C’est un constat factuel.
Mais, en même temps, le dire n’est pas un certificat médical d’aptitude. Tout le monde sait que pour ce genre d’occasion, le PRC est soigneusement préparé par son équipe médicale. Il peut donc être vigoureux pour la circonstance sans que ce ne soit un certificat médical d’aptitude à diriger.
Au demeurant, contrairement à beaucoup qui misent sur l’âge de Biya pour soutenir son inaptitude à diriger, il y a son bilan. On n’est pas responsable de son âge, mais on est responsable de ses actes positifs ou non. C’est ça le bilan. À longueur de prises de parole, écrites ou orales, personne ne m’a jamais entendu parler d’un bilan positif de M. Biya. Celui-ci est notoirement négatif et c’est suffisant pour ne pas avoir à souhaiter son maintien au pouvoir.
Enfin, voyons la tonalité générale de ce message. Il est rédigé sur un ton tellement détaché que je m’étonne qu’il puisse y être donné une autre compréhension.
Ici, je voudrais savoir lequel de mes donneurs de leçons peut avoir les états de service que j’invoque à l’appui de mon action constante depuis plus de 14 ans.
J’ai connu, depuis mon père, la violence et la brutalité de ce régime avec lequel on est bien obligé de composer par amour pour son pays ou par simple pragmatisme. Je ne pense pas que les responsables politiques aujourd’hui dans l’opposition qui ont collaboré autrefois autrement que sur une simple invitation un jour de fête nationale avec le régime soient à jamais inhabiles à revendiquer un quelconque patriotisme. Je ne suis pas certain que les pourfendeurs d’aujourd’hui puissent avoir connu le même sort que celui d’un père dont on défend l’honneur depuis 25 ans contre l’Etat du Cameroun devant les juridictions camerounaises. Ce ressentiment congénital a renforcé une envie de défendre tout ce qui est de près ou de loin une injustice. Il a aussi crée un climat de défiance sourde et muette à l’égard d’un système ultra répressif.
Personnellement, aucune de mes actions n’a jamais prêté à équivoque sur la volonté de changement de ce régime qui est en échec depuis au moins 1984. Je mets au défi quiconque de trouver un seul de mes propos qui ait jamais dit le contraire. Comme avocat, comme citoyen, j’ai toujours mis mon énergie et un point d’honneur à défendre sans contrepartie le juste, le droit et la justice. Et juste par conviction profonde. J’ai mis mon énergie d’avocat, mon dynamisme, à traduire mon indignation pour tout ce qui est une injustice. J’ai, alors que mes pourfendeurs d’aujourd’hui étaient et sont cachés derrière des pseudos et leurs claviers, toujours combattu, à mains nues et à visage découvert toutes les injustices, toutes les anomalies devant le conseil constitutionnel, le Tribunal militaire, la cour d’appel, les caméras, les écrits, etc. Si vous êtes justes, que vaut le jugement de 3 secondes, où il est allégué le constat d’une “certaine” vigueur de la main du PRC?
C’est incroyable et dommage !
Que nos frustrations ne nous fassent pas perdre de vue l’essentiel et surtout l’exigence de justice que nous devons avoir vis-à-vis de nos semblables.
Enfin, en ayant accepté de défendre le MRC et les militants poursuivis, je n’ai pas adhéré au MRC et donc, ne suis soumis à aucune autre discipline que celle de ma conscience et de ma liberté. S’il y en a un qui remet en cause mon constat, il n’y a qu’une chose à faire : interroger ceux qui se trouvaient à mes côtés dans le même espace de temps et de lieu. S’il y a un avis contraire, on peut débattre. Comment peut-on sans avoir apporté la contradiction, se contenter d’une simple mise en cause de l’honorabilité d’un citoyen sur des fondements aussi futiles, aussi légers, aussi spéculatifs? Respectons-nous!
Je le redis ici tout ce qui est dit ici, ce n’est que des polémiques inutiles. Ca m’aurait amuse si ça n’avait ce caractère de machination grossière et injuste pour quelqu’un qui a épousé vos combats uniquement au nom du droit et de la justice. (…)
Mais disons-le aussi, en disant que la main du Président de la République avait une certaine vigueur, je n’ai pas entendu adhérer au RDPC ou au club des Biyaistes.
Cette simplification m’attriste.
On m’aurait fait une offre ou bien c’est moi qui aurais fait un appel du pied. Depuis 4 ou 5 ans, je souhaite un joyeux anniversaire au PRC via ma page Facebook. En quoi cela m’a-t-il jamais empêché de le critiquer et de souhaiter son départ. Je suis le conseil de l’Etat du Cameroun dans un procès à retentissement. En quoi cela a-t-il jamais entravé ma liberté d’expression et mes demandes ci-dessus évoquées ? C’est à croire que ceux que vous combattez politiquement sont plus indulgents (plus intelligents?) que vous car, ils ne voient que la qualité de la personne et ne lui demandent de faire obédience ou obéissance absolue.
C’est le fait d’avoir serré la main du PRC qui devient un problème parce que ça va avoir des conséquences sur ma sincérité?
Vous êtes si habitués à fréquenter les affamés que vos esprits en deviennent confus. Mon intérêt personnel n’est rien à côté de l’intérêt collectif, Messieurs : Ceux qui ont échoué doivent être censurés même s’ils offrent des petits fours et du champagne à leurs convives. Donc, cherchez-vous d’autres cibles ou attaquez-moi sur des choses fondées. Arrêtons les jeux pour exister et se faire voir en déblatérant sur autrui. Ca ne grandit personne. Pas les auteurs…
Le problème avec me Assira c’est que ses propos aux sortirs du palais étaient comparables à ceux d’un gars ébahi par la brillance des lieux, je ne veux dire villageois
Le problème avec me Assira c’est que ses propos aux sortirs du palais étaient comparables à ceux d’un gars ébahi par la brillance des lieux, je ne veux dire pas dire villageois. Un type ébloui par le palais présidentiel