• juillet 12, 2025
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Il y a 15 ans, Pius Njawe, l’ancien Directeur de Publication et fondateur du journal Le Messager, disparaissait tragiquement dans un accident aux États-Unis.

Ce 12 juillet 2025, jour anniversaire de sa disparition, fait resurgir sa mémoire dans l’actualité.

La communicatrice Mireille Fomekong, qui a eu l’honneur de côtoyer cette grande figure, lui rend un vibrant hommage.

Pius Njawe, l’honnête insoumis

Le 12 juillet 2010. Pretoria.

Je me trouve en Afrique du Sud avec une délégation camerounaise, à l’invitation des Brasseries du Cameroun, devenues aujourd’hui Boissons du Cameroun. L’Afrique célèbre sa première Coupe du monde de football, et Pierre Castel, actionnaire majoritaire, souhaite offrir un cadeau symbolique à ce Cameroun qui a vu naître ses premières usines. Plus de trois cents Camerounais ont ainsi été invités : journalistes, distributeurs, détaillants, chefs d’entreprise, personnalités de la société civile…

Pius Njawe, icône absolue de la liberté de la presse au Cameroun, devait en faire partie. Il avait décliné.

Sa réponse fut claire :

« L’avenir du Cameroun se joue aux États-Unis. C’est plus important que vos agapes autour du football… »

Ce 12 juillet 2010, l’impensable frappe.

La délégation apprend la terrible nouvelle : Pius Njawe est mort dans un accident de la route sur une autoroute américaine.

Un effroi soudain. Une paralysie collective.

Je me souviens encore du visage de Séverin Tchounkeu, inconsolable, en larmes.

Ce n’était pas un simple voile de tristesse qui enveloppait notre délégation, logée dans l’un des hôtels du magnat Monkam à Pretoria. C’était une détresse, une douleur dense, palpable, impossible à exprimer.

Nous étions assommés par les mêmes questions :

Que s’est-il passé ? Pourquoi ?

Comment cet accident -brutal, sans appel – a-t-il pu arriver ?

Et ce 12 juillet, quinze ans après, en observant ce qu’est devenu le journalisme dans notre pays — souvent réduit à un outil de chantage, instrumentalisé par quelques mécréants — cette détresse m’habite encore.

Car Pius Njawe n’était pas un journaliste comme les autres.

Il dénonçait sans peur. Il écrivait sans allégeance. Il se battait sans rien attendre en retour. Il rêvait d’un Cameroun libre, gouverné avec courage et lucidité.

Il n’avait de comptes à rendre à aucun lobby, ni politique, ni économique.

Sa sincérité, son désintéressement, son engagement sans calcul… font de lui une figure irremplaçable.

Ce 12 juillet, je pleure encore Pius Njawe.

L’honnête insoumis.

Et je m’interroge : qui, aujourd’hui, porte encore son flambeau ?

NOTE de la Redaction de CIL

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