
Tribune Libre
Malgré l’invitation de Robert Kona au palais de l’Unité, l’analyste politique et journaliste Alex Gustave Zebaze explique pourquoi les institutions constitutionnelles reconnaissent Cabral Libii comme le leader légitime du PCRN.

Alex Gustave Azebaze officiel
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Malgré les apparences,c’est bel et bien Cabral Libii que les institutions constitutionnelles reconnaissent comme leader du PCRN
Une invitation du cabinet civil du PRC à M. Kona Robert pour participer aux cérémonies de la fête nationale de l’unité fait-elle du concerné le gagnant du conflit qui l’oppose à Cabral Libii pour la présidence du PCRN? La réponse pour moi est un non massif.
Et au moins pour deux raisons. La première en rapport avec le contexte politique national montre une administration gouvernementale de moins en cohérente et solidaire dans l’orientation des decisions et affaires publiques. C’est la manifestation de batailles féroces de clans qui marquent généralement tous les pouvoirs vieillis, et, pis, dans le cas du Cameroun, un leadership central de plus en plus faible. La décision d’inviter M. Kona plutôt que M. Libii, pourtant invité l’année dernière alors même que ce conflit court depuis décembre 2023 déjà, relève à mon sens des humeurs des personnes au sommet de l’État.
De fait découle la seconde raison: elle est juridico-institutionnelle. Au sein des institutions de l’État, notamment la justice et surtout l’Assemblée nationale, c’est bel et bien le Pcrn représenté par Cabral Libii qui régulièrement reconnu. Toutes les procédures judiciaires engagées par Cabral Libii pour le compte du PCRN et suivies par son vice, Me Roger Bebey, ont été déclarées recevables. Traduction: la justice reconnait à Cabral Libii la qualité de president national et représentant pour ester devant elle comme l’indiquent les satuts du parti. Au niveau de l’Assemblée, c’est bel et bien les élus du PCRN présentés par Cabral Libii, le président national qui sont désignés ou affectés dans divers organes dont entre autres le bureau, les commissions, le comités spéciaux. Par ailleurs, les représentants du PCRN au sein des commissions mixtes électorales mises en place par Elecam sont désignés par Cabral Libii. Autrement dit, lorgane electoral a froissé et jeté dans la poubelle la correspondance par laquelle le Ministre de l’administration territoriale l’informait de sa reconnaissance de Robert Kona comme mandataire du PCRN.
Moralité : il faut accorder moins d’importance aux déclarations du Minat. En dehors de ses collaborateurs directs qui s’exécutent souvent pour survivre aux états d’âmes de “la hierarchie”, elles apparaissent davantage comme des effets de manche. Sous ce rapport, je vois mal comment la même Elecam ne validerait pas le dossier de candidature de Cabral Libii annoncé pour la présidentielle de cette année 2025.