
Le célèbre journaliste français Gérard Dreyfus a rendu un émouvant hommage à Emmanuel Kunde, l’emblématique capitaine de l’équipe nationale du Cameroun, deux fois champion d’Afrique, décédé ce vendredi matin à Yaoundé
Gerard Dreyfus
Un très grand champion vient de nous quitter. Adieu Emmanuel Kundé et merci pour tant de talent.
Il était aux environs de 9heures ce matin à l’aéroport de Rome Fiumicino lorsque j’ai reçu un message de mon ami at ancien correspondant de RFI à Abidjan. Il m’annonçait la disparition d’Emmanuel Kundé, l’ancien défenseur des Lions Indomptables du Cameroun.
Pour moi depuis son penalty victorieux en finale de la CAN 1988 au Maroc, il était entré dans la légende.
Dès mon retour chez moi à Paris ce vendredi je me suis plongé dans ma collection d’Afrique Football, le magazine que nous avions créé quelques semaines auparavant avec Simplice Zinsou et Hedi Hamel. Aux pages 9 et 10 il y a la photo du tir victorieux de Kundé face à un gardien qui était pourtant un sérieux client dans sa cage, un des meilleurs clients de sa génération, le Nigérian Pater Rufaï. Cette image ne m’a jamais quitté.
Vous le savez j’étais alors très proche des Lions Indomptables. Oh, Kundé je l’ai bien interviewé plusieurs fois mais il n’était pas homme à courir derrière les journalistes pour une interview. C’était un homme qui forçait la raison et qui ne cherchait jamais à éclipser ses camarades. Je ne l’ai jamais entendu élever la voix. Il était le champion tel qu’on l’aime, celui avec lequel j’avais partagé la campagne de la Coupe du monde 1990 en Italie où je me trouvais encore il y a quelques heures.
Emmanuel était un Grand et il l’est resté. Que ce soit un journaliste ivoirien qui m’annonce sa disparition prouve que sa notoriété avait largement dépassé la grande famille des Lions Indomptables.
A tous ses proches et à l’ensemble du football camerounais je veux leur témoigner ma plus grande affectation.
